Le Cyparis Express (petit train de Saint-Pierre) : pour tout savoir de la mythique Ville de Saint-Pierre

En 2014, il reçoit une médaille de bronze de la Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme. En 2015, un certificat d’excellence lui est décerné par le Trip Advisor. Hier, aujourd’hui, demain, il a été, est et restera une référence incontournable dans le secteur touristique en Martinique. J’ai nommé Le Petit Train de Saint-Pierre, alias Le Cyparis Express. Une locomotive et ses wagons blancs et bleus, dont le succès est à la mesure de la passion, du talent et de la persévérance de son créateur : Fernand Pain.

Embarquement pour le Cyparis Express : porte de la rue Victor Hugo, allée du collège Louis Delgrès. Modèle de l’appareil : train de 18 mètres de long environ, composé de 3 wagons tirés par une locomotive. Couleur : blanc avec des ornements bleus. Année : une époque non déterminée. Option : faculté de remonter le temps. Destination : Saint-Pierre Martinique, dit Le Petit Paris des Antilles. Commandant de bord : Fernand Pain.

Ça y est, vous êtes à bord du très populaire Cyparis Express. Vous savez, Le Petit Train de Saint-Pierre !

Votre voyage dans le temps va durer 1h30.

Mais avant de fermer les yeux et de découvrir cette Ville du Nord Caraïbe de la Martinique comme peut-être

jamais vous ne l’auriez imaginée, je vous invite à saluer votre commandant de bord.

Fernand Pain est l’une de ces personnes dont on aimerait faire la rencontre au moins une fois dans sa vie. Sa personnalité est aussi originale que son histoire est riche et singulière. S’il connaît Saint-Pierre comme le fond de sa poche, il n’en demeure pas moins que la vie l’a baladé dans les villes d’Europe, notamment depuis l’époque où il a entamé des études de sciences économiques à Montpellier… Et c’est finalement à Saint-Pierre, sa ville natale, qu’il jettera définitivement – à priori – l’ancre de sa vie.

Il crée Le Petit Train de Saint-Pierre pour cristalliser dans les mémoires ce pan de l’histoire et du patrimoine de la Martinique; pour dire combien Saint-Pierre a contribué au prestige et à la richesse d’antan de celle-ci; une Martinique qui, dès lors, n’avait de petit que sa taille, tant son dynamisme culturel, sa force économique, ses atouts géopolitiques étaient importants. Ce tour historique est aussi, m’a t’il semblé, un appel pressant à un renouveau de cette ville qui était, à la veille du 20ème siècle, « la plus riche, la plus belle, la plus frondeuse » de toutes les Antilles, comme nous le précise avec verve notre narrateur.

C’est face à une fresque murale, en face du collège Louis Delgrès donc, que le tour de Saint-Pierre commence. L’Auteur, Hector Charpentier, un Artiste Plasticien Martiniquais d’envergure internationale, a creusé dans la pierre des scènes de vie emblématiques de l’histoire du pays, de la capture d’hommes, de femmes et d’enfants sur les terres africaines, à la proclamation de l’abolition de l’esclavage (1848), en passant par la vie sur les plantations aux Antilles.

 

Une oeuvre hautement symbolique, notamment quand on sait que les esclaves de Saint-Pierre ont été les premiers à se rebeller contre les colons, à cette époque où le paradis sur terre pour les Noirs avait un nom : l’enfer

Et il est aussi vrai que l’enfer peut prendre des visages inattendus, insoupçonnés, comme ce fut le cas un demi-siècle plus tard, après l’abolition de l’esclavage, un certain 8 mai 1902, à 7h56. L’enfer avait alors arboré sa robe péléenne et craché gaz, poussières, cendres, roches volcaniques, bombes pour ne faire qu’une bouchée de Saint-Pierre. L’éruption volcanique de la Montagne Pelée, la plus dramatique de l’histoire à cette époque, a ôté la vie à 33 000 personnes en l’espace de 69 secondes.

 Où est donc passé ton prestige d’autrefois ? Qu’ont-ils fait de tes rues pavées, de tes murs en pierres taillées, de tes immeubles opulents aux balcons en fer forgé, de ta flamboyante architecture ?

Et entends-tu, Saint-Pierre, les rythmes endiablés de tes biguines et mazurkas qui faisaient danser les plus belles femmes de la Caraïbe ? Te souviens-tu, toi, ô Petit Paris des Antilles, de ta fierté quand, aux petits matins chantants et ensoleillés, ton marché s’emplissait de ses odeurs grisantes de fruits, d’épices, de plantes médicinales ; des rires et babillages des marchandes endimanchées ?

Quant à ta Place du bourg ! ô la belle, l’incontournable, l’internationale Place Bertin ! Combien de tonneaux de rhum, de sucre, d’épices, de cacao et autres condiments a-t-elle accueilli dans ses entrailles ?

Des réponses et des anecdotes que vous ne trouverez sans doute nulle part ailleurs, un voyage hors du temps,

une conversation insolite avec l’histoire,

voilà ce que vous proposent Fernand Pain et son Petit Train, mais pas seulement.

 Après environ une bonne heure de routeà pas d’escargot, le moment de descendre du Cyparis Express arrive.

  La suite de la visite guidée se déroule à pied. Direction : le cachot de… Cyparis.

Car, en effet, comment parler de Saint-Pierre, du volcan et de ses 33 000 victimes sans parler du très populaire Cyparis,

l’unique survivant de la colère de la grande dame péléenne, à qui d’ailleurs Le Petit Train de Saint-Pierre doit son nom.

Mais juste avant, résolument accrochés à l’éloquence de Fernand Pain, vous découvrirez l’envergure qu’eut autrefois le Théâtre de Saint-Pierre, haut lieu culturel de la Martinique, et même de la Caraïbe. Construit en 1786 et refait en 1900 selon le modèle du Théâtre de Bordeaux, son accessibilité était organisée en fonction du rang social.

Aussi, s’y produisaient des spectacles de grande qualité dont le succès en Martinique garantissait le succès dans la métropole française et ailleurs.

 

Mais rien de tout cela n’épargnera le Petit Théâtre des foudres de la Montagne Pelée. Celle-ci emporta tout sur son passage, ou presque…

Les ruines du Théâtre ainsi que celles de tous les autres bâtiments et maisons, témoignent de la robustesse des constructions de l’époque et de la résistance des matériaux prestigieux utilisés.

Elles font dès lors de Saint-Pierre un musée à ciel ouvert. Mais le plus étonnant, c’en est presque miraculeux, reste le cachot de Cyparis.

Louis Cyparis, environ 27 ans, fervent consommateur de petits punchs en abondance, est jeté en cellule à plusieurs reprises suite à des actes de délinquance récurrents.

Sa punition ultime sera le séjour dans ce cachot.

Il y est jeté le 7 mai 1902, veille de l’éruption volcanique.

Evidemment, ni lui ni personne ne se doutait que son pire cauchemar deviendrait le plus beau et inestimable cadeau qu’on aurait pu lui faire : la vie.

Avec Fernand Pain, vous vous délecterez

du récit des doubles vies de Saint-Pierre,

Ville d’Art et d’Histoire, et du jeune rebelle

dénommé Cyparis, avant et après l’impensable,

l’inimaginable, l’incommensurable…

Le Cyparis Express est, pour sûr, une destination qui laissera des traces dans votre carnet de voyages. En attendant, souriez, vous êtes flashés !

© photo : Fernand Pain / devant le cachot de Cyparis


La route des épices conseille régulièrement année après année cette excellente visite culturelle

du patrimoine Martiniquais. Nombreux sont ceux qui l’ont réalisée et en ont été enchantés.


Ce sera certainement aussi votre cas .

 

Sachez en sus que la Route des Epices vous proposera Le Cyparis Express à un tarif exceptionnel.

Pensez à demander, si vous y êtes hébergés, votre carte privilège, à votre hôte : José Laupa.

 

 Barbara Orel